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Souvenir 'Renaissance II'

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AldreyNevermore's avatar
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Souvenir
(Renaissance II)


Où suis-je ?
Où es-tu partie ?
Est-ce le sable, que je sens contre mon visage ?
Est-ce la mer, qui me berce de son roulement serein ?


   
   Mon coeur bat encore. Je ne rêve plus.
   Le rivage solitaire n'a pas changé. J'ai changé. Après avoir effleuré le paradis, pour le perdre trop vite, je ne serai plus le même.
   Une image refait surface : ta silhouette, marchant d'un pas léger, sur l'écume aux cent reflets.
   Tu as ravivé en moi la lumière du jour, chassant la maladie hideuse, tu as ancré dans mon regard une vision différente : enfin, j'ai pu voir l'univers dans tout son éclat, toute sa beauté.
   Sereinement, le cours de l'existence m'a porté, libéré de mes cauchemars et de mes doutes, les mêmes qui m'avaient autrefois brisé, laissé au seuil de la mort.

   Et tu m'as souri, et tu m'as étreint, avec la plus tendre des passions, tandis que je carressais fébrilement tes cheveux tant aimés, déposais sur tes lèvres un baiser signifiant plus que l'amour. Cette estime, cette douceur, cette affection que tu m'accordais... Les années de souffrance n'étaient plus.

   En cet instant, j'ai connu le bonheur. Une renaissance...

   Puis tu as fait un pas en arrière. Tu t'es plongée dans le silence, ton regard  brusquement s'est tu. J'ai voulu m'approcher de toi, mais tu as reculé, d'un pas rapide, sur les flots qui t'avaient escortée.
   Oh, comme je voulais te suivre, te ramener à moi ! Mais sans cesse la mer dangereuse me rejetait, violente, implacable ! Que faire ?
   J'ai crié, supplié... En vain. Tes larmes ont coulé, vives comme des coups de poignard, les éléments, témoins de ta douleur, ont déchaîné leur colère.
   La tempête s'est abattue, j'ai résisté, en vain. La suite m'échappe...

   Et je me tiens seul, sur le tombeau des siècles. Le vide en moi recommence à grandir... Ta présence ne le comblera plus. Libéré de ses entraves, il attaque ma chair, corrompt mon âme, dévore mon être.
   J'ai tellement... mal.
   Mon temps est compté. J'ai conscience que tout s'achève, que mon avenir est peut-être noir comme la nuit. Et à présent, je dois quitter cette île, porter de par le monde ce souvenir de toi, ce merveilleux souvenir, pour qu'il ne soit jamais oublié. Mes blessures ne se refermeront pas, je le sais.
   Mais ce que tu m'as donné restera, pour l'éternité. J'en fais le serment.

   Car je suis de ceux qui touchent l'orage, subliment la vie, puis s'éteignent. Tout recommence, oui, tout recommence...
Rien n'est éternel...
Le souvenir constitue néanmoins une exception à la règle...
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